Il existe plusieurs types de maladies affectant la gencive, mais, quels que soient leur expression clinique, leur sévérité et leur caractère évolutif, la majorité d’entre elles est d’origine microbienne. Ces maladies sont provoquées par les bactéries de la plaque dentaire ou biofilm qui s’accumulent chaque jour sur les dents. Si le brossage est insuffisant ou inefficace, les bactéries se multiplient, s’organisent et sécrètent des toxines.
Une inflammation réactionnelle va se produire au sein du tissu conjonctif situé sous l’épithélium qui sert d’attache à la gencive sur la dent ou épithélium de jonction, seul site de l’ensemble de la muqueuse buccale qui soit perméable.
L’infection peut rester superficielle au sein de la gencive pendant des mois et sera réversible avec un traitement approprié (gingivite) mais elle peut également progresser en direction de l’os qui soutient les dents (parodontite). Dans ce cas, la gencive se décolle des dents, il se forme des poches dans lesquelles les bactéries trouvent les conditions idéales pour leur survie et la destruction du parodonte devient irréversible. Sans traitement adéquat, ce processus entraîne la destruction progressive des tissus de soutien, pouvant aboutir à la perte des dents, avec des conséquences sur la santé générale.
A côté du facteur bactérien dit « déclenchant », des facteurs aggravants sont à prendre en compte comme le stress, le tabac ou le diabète non-équilibré. De même une prédisposition génétique est en cause pour un certain nombre de parodontites.Une consultation pour tous les membres de la famille est alors souhaitable.
La cavité buccale n’échappe évidemment pas aux effets nocifs du tabac.
Aujourd’hui, il est clairement admis que le tabagisme est un facteur de risque majeur pour les maladies des gencives. Chez les fumeurs, ces pathologies sont plus sévères par rapport à celles des non-fumeurs ou des anciens fumeurs.
La destruction de l’os de soutien des dents est en effet accélérée chez les fumeurs et ceci de façon proportionnelle à la quantité de cigarettes consommées.
Malheureusement, il est difficile pour le patient de s’en rendre compte car le tabac masque fréquemment les symptômes qui devraient l’alerter tels que le saignement des gencives.
En plus de ces effets nocifs directs sur les muqueuses buccales, le tabac altère le débit et la composition de la salive, perturbe les mécanismes de défense et de cicatrisation et peut être à l’origine de cancers buccaux.
Pour toutes ces raisons, votre praticien pourra être amené à aborder avec vous la question du sevrage tabagique.